On sait maintenant ce que sont des masses d'air, et des fronts.
Le monde idéal, où l'air polaire reste au pôle, l'air tropical reste aux tropiques, et où le front inter-tropical reste à une latitude constante,
n'existe pas.
Il existe en effet des sortes de cellules convectives qui vont des zones tropicales aux zones polaires - reproduites de manières identiques dans les deux hémisphères -
qu'on appelle les cellules polaires, les cellules de Ferrel, et les cellules de Hadley.
Ce sont elles qui vont apporter de l'air froid là où il n'y en avait pas, et de même pour l'air chaud.
Sous l'influence de ces mouvements de masses d'air, le front sub-tropical va réagir comme la surface d'une mare où on vient de lancer un caillou,
il va se mettre à onduler. Cette ondulation va donner lieu à la formation des fronts qu'on évoquait avant, à la formation d'un front froid lorsque l'air froid
pousse l'air chaud, et d'un front chaud lorsque l'air chaud pousse l'air froid.
Pour la clarté du document, on présente les cas de figure qui arrivent dans l'hémisphère nord. La même chose arrive de la même manière dans l'hémishpère sud, mais avec
des directions différentes. On y reviendra.
Les figures ci-dessus représentent la situation
au niveau de la mer. En 3D, on peut imaginer ceci :
On constate que les isobars (voir ce que c'est ci-dessous) décrivent des sortes de cercles, qui ont pour centre le foyer des deux fronts, chaud et froid.
Comme on vient de le voir sur la figure, la perturbation engendrée par cette ondulation du front sub-tropical a une forme circulaire (... ou presque), concentrique en tout cas.
On parlera essentiellement de deux sortes de perturbations :
- Les dépressions, où la pression au centre est plus faible qu'à la périphérie, et qu'on appelle aussi "basses pressions"
- Les anticyclones, où la pression au centre est plus élevée qu'à la péripherie, et qu'on appelle aussi "hautes pressions"
Encore une fois, la nature ayant horreur du vide, cette différence de pression entre le centre et la périphérie va donner lieu à un mouvement de masses d'air,
qui a pour intention de combler cette différence.
Et revoilà Coriolis :
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Dans le cas d'une dépression, ce mouvement de masse d'air aura lieu de la périphérie vers le centre.
- Dans l'hémisphère nord, ce mouvement, dévié vers la droite, donnera lieu à une rotation dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
- Dans l'hémisphère sud, ce mouvement, dévié vers la gauche, donnera lieu à une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre.
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Dans le cas d'un anticyclone, ce mouvement de masse d'air aura lieu du centre vers la périphérie.
- Dans l'hémisphère nord, ce mouvement, dévié vers la droite, donnera lieu à une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre.
- Dans l'hémisphère sud, ce mouvement, dévié vers la gauche, donnera lieu à une rotation dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
Les dépressions
Elles apparaissent - en général - à la latitude du front sub-tropical, à la suite de cette ondulation mentionnée plus haut, entre 40° et 50° de latitude, donc.
Cette ondulation du front qui leur a donné naissance, et le sens de la rotation de la Terre, font que les dépressions ont au cours de leur vies un trajet qui a toujours
une comnposante de l'Ouest vers l'Est. Ça donnera un trajet NE, NW, NNE, ENE, SE, SSE, etc..., mais il sera extrêmement exceptionnel de voir une dépression qui suit un trajet
NNW, ou SSW, et ce sera sûrement imputable à la forme de l'isobar 500 mb, qu'on évoquera plus loin.
Ceci est identique dans les deux hémisphères. Certes, la force de Coriolis est inversée dans l'hémisphère sud, mais comme le pôle est au sud - et non
plus au nord, le sens de déplacement des dépressions se trouve être le même que dans l'hémisphère nord. Le sens de leur rotation, lui, est bien inversé. Dans
l'hémisphère sud, les dépressions tournent bien dans des aiguilles d'une montre.
Comme vu précédemment, on trouvera deux fronts dans une dépression.
Le front chaud est à l'avant, le front froid le suit. Les fronts sont au sud du système dépressionnaire dans l'hémisphère nord, et
dans son nord dans l'hémisphère sud.
Quand une dépression produit une sorte d'excroissance oblongue dans sa forme, on appelle ça un talweg (ça signifie "vallée" en allemand).
Les anticyclones
On appelle "circulation cyclonique" le sens de rotation des cyclones - et des dépressions donc. Ce sens est celui des aiguilles d'une montre dans l'hémishère sud,
et contraire à celui des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord.
"Anticyclone" est le nom qu'on donne en français aux hautes pressions, qui circulent - tournent - dans le sens opposé à celui des basses pressions, qu'on appelle
donc "dépressions" en français.
Ainsi, les anticyclones tournent dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord, et dans l'autre sens dans l'hémisphère sud.
Les anticyclones apparaissent donc à une latitude comprise entre les tropiques et celle du front sub-tropical, entre les cellules de Farrel et celles de Hadley.
D'autres anticyclones apparaissent également, aux pôles, pour des raisons de circulation analogues.
Cette latitude - et celles qui lui tournent autour sont appellées les "Horse Latitudes" par les anglophones, "Latitudes des chevaux" en français.
Dans les anticyclones, le vent est faible... Les voiliers avancent moins vite. Le chevaux qui se trouvaient parfois embarqués sur ces voiliers avaient toujours aussi soif,
quelle que soit la force du vent... Pour économiser l'eau potable, il n'était pas exceptionnel que ces équidés soient balancés par-dessus bord...
D'où le nom de cette zone.
Quand un anticyclone produit une sorte d'excroissance oblongue dans sa forme, on appelle ça une dorsale.
"Isobar" est un mot qui vient du grec "βάρος (baros)" qui signifie "poids", c'est une ligne qui relie les points d'égale pression.
On rappelle que la pression atmosphérique moyenne (ou nominale) au niveau de la mer est de 1013.25 mb (millibar, ou hecto-Pascal, le Pascal étant
l'unité légale de pression du système MKSA - Mètre-Kilo-Seconde-Ampère),
laquelle correspond à 760 mmHg (millimètres de mercure), valeur et unité utilisées naguère.
L'espace entre les isobars sur la carte peut donner une idée du gradient (de la "pente") de la perturbation.
Dans le cas d'une dépression, plus les isobars sont serrés, plus le vent est fort (voir les cartes ci-dessous).